La décision du parquet espagnol d’ouvrir une enquête sur les crimes commis par Israël à Gaza marque un tournant politique et moral. Pour la première fois, une institution judiciaire occidentale ose qualifier les massacres et destructions en cours de possibles « génocide » et « crimes contre l’humanité ». C’est une reconnaissance officielle de ce que les Palestiniens dénoncent depuis près de deux ans de guerre et de blocus : l’extermination systématique d’un peuple.

En s’alignant sur les mesures provisoires ordonnées par la Cour internationale de justice et en coopérant avec la Cour pénale internationale, Madrid rompt avec le silence complice qui a trop longtemps couvert les crimes de l’occupation. Cette initiative s’inscrit dans le prolongement de la reconnaissance par l’Espagne de l’État de Palestine en mai 2024, et elle représente une réponse directe aux appels des organisations internationales de défense des droits humains.

Pour le peuple palestinien, cette décision n’est pas seulement symbolique : elle ouvre la voie à l’isolement politique et juridique d’Israël, tout en mettant en lumière la responsabilité des dirigeants israéliens poursuivis par la CPI. Face à l’impunité entretenue par les États-Unis et certains pays européens, l’Espagne montre qu’il est possible de traduire en justice ceux qui ordonnent massacres, famines et destructions.

C’est désormais aux autres capitales européennes de choisir : suivre Madrid dans la voie de la justice et de la dignité, ou rester complices d’un génocide qui se déroule en direct sous les yeux du monde.