Les organisations palestiniennes tirent la sonnette d'alarme : les autorités israéliennes durcissent leur étau autour des avocats surveillant le sort des détenus dans les prisons. La Commission des affaires des détenus et la Société des prisonniers palestiniens dénoncent des obstacles croissants lors des visites et audiences, allant jusqu'à des menaces de sanctions contre ceux qui tenteraient de transmettre des messages familiaux.
Depuis le début de la guerre sur Gaza, où les avocats avaient d'abord été purement interdits de visite, les administrations pénitentiaires multiplient les entraves. Elles invoquent des "états d'urgence" à l'arrivée des défenseurs ou retardent pendant des mois les réponses aux demandes, particulièrement pour les détenus à perpétuité. Plusieurs avocats subissent des interdictions totales de visite pendant des mois consécutifs.
Les organisations révèlent des cas alarmants de détenus agressés ou menacés autour des consultations juridiques, ainsi que la disparition forcée persistante de nombreux Gazaouis arrêtés depuis octobre 2023. Les observateurs des droits humains se heurtent à un mur : seuls quelques détenus sont accessibles, sous des mesures sécuritaires extrêmes qui vident de sens le droit à la défense.
"Ils veulent étouffer toute lumière sur la torture systématique", accuse un avocat interdits de visite, sous couvert d'anonymat. Alors que le nombre de détenus palestiniens a bondi à plus de 9 300 depuis octobre, ce blocage méthodique de l'accès juridique dessine les contours d'un système carcéral conçu pour briser les corps et les esprits, loin de tout regard extérieur.
Source : Safa News