La pédiatre américaine Aqsa Dourani, membre de Médecins Sans Frontières aux États-Unis, a livré un témoignage bouleversant après deux mois de mission humanitaire à Gaza, affirmant qu'Israël inflige délibérément des souffrances à la population civile. Elle décrit une famine sévère, des bombardements incessants et des blessures dévastatrices chez les enfants, précisant que même la nourriture qu'elle pouvait apporter était strictement rationnée. "J'ai travaillé dans des zones de famine extrême, mais Gaza dépasse tout en termes de cruauté", confie-t-elle.

Dourani dépeint l'ampleur de la catastrophe : dans les services de réanimation, des enfants mutilés, amputés ou brûlés au troisième degré endurent leur calvaire sans antidouleurs suffisants. Beaucoup crient non pas de douleur, mais de faim. Elle raconte le dévouement du personnel médical, épuisé et sous-alimenté, vivant parfois sous tente après avoir perdu des dizaines de proches sous les frappes israéliennes. La médecin exprime une profonde honte de ne pouvoir stopper ce génocide, saluant l'abnégation des médecins palestiniens.

Son récit saisit le contraste insoutenable observé en quittant Gaza : des villes en ruines face au spectacle de soldats israéliens mangeant à leur faim juste derrière la frontière. Depuis le 7 octobre 2023, Gaza subit un génocide sous siège, avec des pénuries critiques de nourriture et de médicaments. L'OMS et l'ONU réclament en vain la réouverture des points de passage et un accès humanitaire illimité, soulignant qu'il faudrait des centaines de camions d'aide quotidiennement pour éviter l'hécatombe.

"Ce n'est pas une crise humanitaire, mais une extermination programmée", lance Dourani, la voix brisée. Son témoignage rejoint ceux des survivants qui, jour après jour, voient l'humanité s'éteindre sous les bombes et la famine organisée.