À Gaza, l'acte désespéré de chercher de la nourriture est devenu une condamnation à mort. Depuis fin mai, au moins 640 Palestiniens ont été tués et 4 400 blessés par les forces israéliennes alors qu'ils tentaient d'obtenir de l'aide humanitaire. Une campagne qualifiée d'"exécutions systématiques" par les organisations des droits humains, transformant chaque file d'attente pour du pain en scène de massacre.

Jeudi encore, 63 Palestiniens ont péri, dont 31 qui attendaient simplement de la nourriture. À Gaza City, des bombardements près du rond-point Nabulsia ont tué 7 personnes et blessé une centaine d'autres. À Rafah, 8 corps et 30 blessés ont afflué à l'hôpital de la Croix-Rouge après une frappe israélienne visant une file d'attente pour l'aide. Plus au sud, à Khan Younis, 10 autres ont été tués dans un raid aérien. Les victimes ? Principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées, désarmés face à la faim.

Le mécanisme d'aide "américano-israélien", lancé le 27 mai 2024, s'est révélé être un piège mortel. Les survivants décrivent des heures d'attente humiliantes sous la menace des snipers, drones et chars. Des ONG comme Human Rights Watch et Médecins Sans Frontières dénoncent des crimes de guerre, tandis que l'Observatoire euro-méditerranéen exige des enquêtes internationales pour que Israël réponde de ces meurtres organisés.

L'ONU réclame des couloirs humanitaires sécurisés, l'UE exprime son "profond choc", et le Conseil des droits de l'homme de l'ONU avertit : "Le silence face à ces crimes équivaut à une complicité."

Depuis le 7 octobre 2023, le bilan est effroyable : plus de 56 600 morts et 131 000 blessés. Rien que ces trois dernières semaines, 6 300 personnes ont péri, souvent en quête de nourriture. Gaza sombre dans une famine orchestrée, où le simple geste de tendre la main pour du pain peut vous coûter la vie.