Les organisations de défense des prisonniers palestiniens à Gaza ont lancé une mise en garde glaçante aux habitants, accusant les centres de distribution d'aide financés par les États-Unis de faciliter les arrestations et les disparitions forcées sous couvert d'assistance humanitaire. Dans une déclaration conjointe publiée lundi, ces groupes ont rendu la fondation dite "Humanitaire pour Gaza" entièrement responsable de la sécurité des dizaines de personnes arrêtées près de ces sites.

Selon la déclaration, ces centres d'aide auraient été récupérés par les forces israéliennes en coordination avec des services de renseignement étrangers, dont des agents américains, transformant ce qui devrait être des bouées de sauvetage en instruments de répression. Les organisations dénoncent ces installations comme faisant partie d'une campagne plus large d'affamement et d'extermination du peuple palestinien.

62 cas de disparitions forcées ont été documentés rien que le mois dernier. Les groupes appellent le Comité international de la Croix-Rouge à enquêter d'urgence et à exiger la transparence sur le sort des détenus.

"Ce ne sont pas des centres d'aide, mais des pièges", peut-on lire dans la déclaration, qui exhorte les Palestiniens à éviter ces sites et à faire preuve d'une extrême prudence dans toute la bande de Gaza. Cet avertissement intervient alors que la méfiance envers les opérations d'aide internationale grandit, dans un contexte de famine généralisée où chaque tentative d'accès à la nourriture peut désormais signifier l'arrestation - ou pire.

Les organisations ont réaffirmé leur engagement à défendre les droits et la dignité des prisonniers palestiniens, appelant à la solidarité internationale avec une population assiégée confrontée non seulement à la famine, mais à un système de traquenard sous couvert d'humanitaire.