Une étude statistique indépendante estime à environ 84 000 le nombre de Palestiniens tués dans la bande de Gaza en 15 mois, marquant l'un des épisodes les plus meurtriers de l'histoire récente. Réalisée en collaboration avec le Centre palestinien pour la recherche politique et publiée sur medRxiv, cette enquête révèle l'ampleur dévastatrice de la guerre israélienne en cours.

Plus de la moitié des victimes étaient des femmes, des enfants ou des personnes âgées. Le bilan inclut environ 75 200 morts violentes et 8 540 décès indirects liés à la famine, aux maladies ou à l'effondrement du système de santé. L'étude ne s'appuie pas sur les données du ministère de la Santé de Gaza, dont les rapports, bien que détaillés, ne recensent que les corps parvenus aux hôpitaux. Des milliers d'autres restent ensevelis sous les décombres, inaccessibles.

Menée par échantillonnage aléatoire dans les communautés de déplacés et les abris temporaires, l'enquête n'a pu couvrir des zones comme le nord de Gaza, Gaza City ou Rafah en raison des bombardements israéliens continus. Cependant, de nombreux habitants de ces régions, déjà déplacés, ont été inclus dans les données.

Bien que finalisée il y a six mois, les experts soulignent l'urgence et l'actualité brûlante de ces résultats. Alors que les attaques israéliennes soutenues par les États-Unis se poursuivent, le bilan ne cesse de s'alourdir, révélant non seulement l'ampleur de la violence mais aussi l'échec de la communauté internationale à arrêter une guerre qui a pulvérisé le tissu même de la vie palestinienne.