Prétendument conçue pour soulager la souffrance des Palestiniens, l'initiative américano-israélienne baptisée "Fondation humanitaire pour Gaza" (GHF) s'est révélée être un piège mortel plutôt qu'une bouée de sauvetage. Mardi dernier, 27 Palestiniens ont été froidement abattus et plus de 90 blessés lorsque l'armée israélienne a ouvert le feu sur des civils affamés rassemblés près d'un centre de distribution d'aide américain, à l'ouest de Rafah. Un scénario macabre qui se répète inlassablement.
Cette violence systématique contre des populations affamées a poussé le Boston Consulting Group, partenaire clé dans la conception de ce mécanisme d'aide, à rompre son contrat et à retirer son personnel d'Israël. Un départ qui sonne comme un aveu accablant : le système est non seulement inefficace, mais criminel. Rejeté dès le départ par les organisations internationales et les agences humanitaires, ce dispositif se révèle aujourd'hui pour ce qu'il est vraiment : une mascarade sanglante.
Les Palestiniens, eux, n'ont jamais été dupes. Comment croire en une initiative pilotée par deux gouvernements complices de la destruction méthodique des infrastructures civiles de Gaza ? Le GHF n'a jamais bénéficié de la moindre confiance. L'ONU et les principales ONG ont refusé d'y participer, dénonçant un mécanisme israélien qui bafoue tous les principes humanitaires. Leurs mises en garde ont été tragiquement confirmées par les images de chaos, de tirs sur des civels et de corps faméliques jonchant les rues.
Les mots du Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Volker Türk, sont sans équivoque : priver délibérément de nourriture et prendre pour cible ceux qui la cherchent peuvent constituer des crimes de guerre. Une déclaration faite après le massacre de Rafah et qui reflète un consensus international grandissant : Gaza a besoin de frontières ouvertes, pas de mises en scène humanitaires sous la menace des armes. Médecins Sans Frontières a été encore plus direct : "L'armée israélienne appelle les habitants de Gaza à se rendre dans les centres d'aide... pour mieux leur tirer dessus."
Dans une enclave où le simple fait de chercher du pain peut vous coûter la vie, l'échec de ce mécanisme d'aide n'est pas logistique - il est moral. Aux Palestiniens, on ne refuse pas seulement de la nourriture, de l'eau et des médicaments. On leur refuse carrément le droit de survivre.
Source : Safa News