Après des mois de complicité dissimulée sous de prudentes formules diplomatiques, plusieurs gouvernements européens infléchissent enfin leur position sur la guerre d'Israël à Gaza. Mais pour les Palestiniens, ce revirement tardif reste terriblement insuffisant.
Près de 600 jours de campagne militaire ont laissé des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et une société gazouie réduite à l'agonie. Dans les capitales européennes, le soutien inconditionnel à Israël montre enfin des fissures. Non par soudaine moralité, mais sous la pression populaire.
Ce sont les peuples qui ont ouvert la voie. Des millions d'Européens ont défilé, exigeant la fin des bombardements, un embargo sur les armes et justice pour Gaza. Leurs voix, trop fortes pour être étouffées, ont fini par ébranler des gouvernements jusqu'ici réfugiés derrière le mantra de la "sécurité d'Israël".
L'horreur de Gaza – hôpitaux pulvérisés, enfants squelettiques, charniers à ciel ouvert – a forcé le monde à regarder. Une couverture médiatique moins complaisante révèle désormais le vrai visage de cette guerre. Sous cette double pression (rue et médias), les dirigeants européens esquissent des gestes timides : suspension partielle d'accords commerciaux, résolutions symboliques sur les armes...
Mais pour les Palestiniens, ces mesures relèvent plus du calcul politique que d'une réelle prise de conscience. L'Europe réagit aux atrocités, pas par principe. Sa "redécouverte" des droits palestiniens sonne faux après des années de soutien aveugle.
Reste une certitude : le pouvoir est dans la rue. Tant que les mobilisations persisteront, elles rappelleront à l'Europe que la justice pour Gaza ne peut être un effet de mode. Stopper un génocide exige plus que des déclarations – il faut des actes fermes, une condamnation sans équivoque, et le courage d'affronter les crimes d'Israël, quels qu'en soient les coûts politiques.
Source : Safa News