Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a franchi un pas historique mercredi en qualifiant publiquement Israël d'«État génocidaire», tout en affirmant que son pays «ne fait pas affaire» avec lui. Cette déclaration sans précédent, faite lors d'une séance parlementaire à Madrid, répondait aux critiques du député catalan Gabriel Rufián sur les relations commerciales maintenues avec Israël malgré la guerre à Gaza.

«Je veux être clair, M. Rufián. Nous ne faisons pas affaire avec un État génocidaire, absolument pas», a martelé Sánchez, précisant avoir déjà corrigé «des allégations ne correspondant pas à la réalité». L'emploi de cette terminologie – habituellement réservée à la gauche radicale espagnole – marque un tournant dans la position officielle de Madrid.

La réaction israélienne n'a pas tardé : le ministère des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur espagnol pour une «réprimande». Cette crise diplomatique survient alors que l'Espagne, avec l'Irlande et la Norvège, a récemment reconnu l'État palestinien, suscitant la colère de Tel-Aviv.