À travers l’Hexagone, 86 municipalités ont hissé le drapeau palestinien sur leurs bâtiments officiels, défiant ouvertement l’interdiction imposée par le gouvernement. Ce geste intervient au moment où Emmanuel Macron confirmait, à New York, la reconnaissance de l’État de Palestine, un tournant diplomatique qui révèle aussi les fractures entre directives nationales et expressions locales de solidarité.

Pour les élus municipaux, cet acte n’est pas qu’un symbole : il reflète la voix de communautés mobilisées depuis des mois dans les rues pour dénoncer le siège de Gaza et exiger la fin des massacres. En bravant l’ordre du ministère de l’Intérieur, ces communes transforment leurs mairies en espaces de résistance et affirment que le silence face aux crimes de guerre n’est plus tolérable.

Cette vague de défiance accentue la pression sur Paris afin de traduire la reconnaissance en mesures concrètes. Car si la politique officielle a longtemps oscillé entre le soutien à la solution à deux États et les liens étroits avec Israël, l’image du drapeau palestinien flottant sur des dizaines de villes françaises met en lumière le fossé grandissant entre la rue et l’État. Une preuve que la solidarité populaire précède souvent la décision politique, poussant les dirigeants à affronter leurs contradictions.