Le Dr Marwan Al-Hams, coordinateur des hôpitaux de campagne au sein du ministère de la Santé de Gaza, tire la sonnette d’alarme : le système de santé palestinien est en état d’agonie. Épuisés, débordés, et sans ressources, les hôpitaux de la bande de Gaza ne parviennent plus à soigner les milliers de blessés que les bombardements israéliens infligent chaque jour.

« Nous devons opérer avec des moyens dérisoires, sans anesthésie, sans antibiotiques, parfois même sans électricité », déplore le Dr Al-Hams, la voix brisée par l’épuisement. Les médecins, confrontés à une marée de corps mutilés, brûlés ou amputés, sont forcés de faire des choix inhumains : qui sauver, qui laisser mourir. À Khan Younès, l’hôpital européen, dernier espoir pour tout le sud de Gaza, est désormais coupé du reste du territoire, encerclé par les combats.

Cette tragédie n’est pas une fatalité naturelle : elle est le résultat direct d’un blocus implacable et d’une offensive militaire qui piétine chaque règle du droit humanitaire. Malgré les appels répétés à l’OMS et à la communauté internationale, l’aide n’arrive pas. Les convois sont bloqués, les stocks épuisés, et la population palestinienne saigne en silence.

« Sans aide immédiate, des milliers de blessés vont mourir de blessures que l’on sait pourtant soigner », prévient le médecin. Dans ce territoire assiégé, même le droit aux soins est devenu un luxe que les Palestiniens ne peuvent plus s’offrir.