Crise aux Pays-Bas : Une Démission de Masse pour la Palestine

Le gouvernement intérimaire des Pays-Bas a été plongé dans le chaos après la démission simultanée de neuf ministres ce vendredi. Ils ont justifié leur départ par l'incapacité de l'exécutif à adopter une position ferme contre les politiques israéliennes à Gaza et en Cisjordanie.

Le ministre des Affaires étrangères, Kaspar Fieldcamp, a été le premier à se retirer, déclarant qu'il était « dénué de sens » de rester dans un gouvernement refusant d'imposer de nouvelles sanctions à Israël. Il a été rapidement suivi par le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires sociales, Eddy van Hijum, ainsi que par d'autres ministres du parti Nouveau Contrat Social (NSC), incluant ceux en charge de l'intérieur, de l'éducation et de la santé. Plusieurs secrétaires d'État ont également démissionné.

La leader du NSC, Nicolien van Vroonhoven, a confirmé que les tentatives répétées pour trouver un consensus sur la politique envers Israël avaient échoué, forçant le parti à prendre ce qu'elle a décrit comme une « décision décisive ». Ces démissions interviennent seulement quelques heures après que les Pays-Bas ont rejoint 21 autres nations européennes pour condamner l'expansion des colonies israéliennes, alors que les Nations Unies ont déclaré l'existence d'une famine officielle à Gaza, imputée à Israël pour la catastrophe humanitaire qui engloutit plus d'un demi-million de Palestiniens.

Avant de quitter ses fonctions, M. Fieldcamp avait introduit des mesures limitées contre Tel Aviv, comme l'arrêt de l'exportation de pièces navales et l'interdiction d'entrée sur le territoire pour les ministres israéliens extrémistes. Avec le départ des ministres du NSC, le gouvernement ne repose plus que sur le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD) et le Mouvement agriculteurs-citoyens (BBB), réduisant sa présence parlementaire à seulement 31 sièges sur 150, bien en deçà de ce qui est nécessaire pour gouverner efficacement.

Le Premier ministre Dick Schoof a exprimé ses regrets face à ces démissions, avertissant que les Pays-Bas s'engagent dans une « période transitionnelle complexe ». Dans le même temps, le parti BBB a déploré que le pays se retrouve désormais « sans leadership clair ».

Cette secousse politique aggrave une crise commencée il y a moins de deux mois, lorsque le Parti pour la liberté d'extrême droite de Geert Wilders s'était retiré du gouvernement. Alors que des élections sont prévues pour le 29 octobre, les Pays-Bas font face à une instabilité grandissante sur fond de divisions européennes de plus en plus profondes concernant la guerre d'Israël à Gaza.

Source : Safa News