Le Dr Marwan Sultan, éminent cardiologue et directeur de l'Hôpital indonésien dans le nord de Gaza, a été tué avec son épouse et des proches dans un bombardement israélien visant son abri temporaire à l'ouest de Gaza City. Sa disparition plonge dans le deuil une communauté qui voyait en lui un symbole d'espoir.

Pendant neuf mois de guerre, ce titulaire de la plus haute qualification médicale de Gaza est resté inébranlable à son poste, refusant d'abandonner ses patients malgré les frappes répétées sur son hôpital. Son blouse blanche était bien plus qu'un uniforme : une déclaration de résistance. "Je ne quitterai pas mon peuple", répétait-il.

Quand l'hôpital fut finalement mis hors service en mai après un impact direct, il s'obstina à soigner les derniers patients, malgré les menaces israéliennes lui ordonnant d'évacuer le nord. Jusqu'à ce que les missiles le traquent chez lui.

Son fils Ahmad évoque un père hanté par la crainte de voir ses enfants arriver à l'hôpital comme victimes. Ironie tragique : c'est le médecin qui périt avec son épouse, main dans la main, dans un ultime acte d'amour et de défi.

Avec 1 580 soignants tués depuis octobre, chaque disparition est un coup porté au système de santé gazoui. Mais le Dr Sultan incarnait plus qu'un professionnel : une ligne de vie pour tout un peuple. Une ligne que l'occupation a méthodiquement sectionnée.