Gaza : deux journalistes tués, le bilan s’alourdit à 208 victimes parmi les professionnels des médias

Deux nouveaux journalistes palestiniens ont été assassinés lundi dans des frappes israéliennes distinctes, portant à 208 le nombre de reporters tués depuis le début de l'offensive sur Gaza. Hossam Shabat, correspondant d'Al Jazeera, a été ciblé par un drone alors qu'il circulait en voiture dans le nord de l'enclave. Quelques heures plus tôt, Mohammed Mansour, journaliste de Palestine Today TV, périt sous les bombes avec sa femme et leur enfant dans leur appartement de Khan Younès.

Le Bureau des médias du gouvernement de Gaza dénonce une "politique délibérée d'élimination des témoins gênants". Dans un communiqué cinglant, l'institution accuse les puissances occidentales de "complicité active" par leur soutien inconditionnel à Israël. "Ces assassinats méthodiques visent à éteindre les derniers regards documentant le génocide", peut-on lire.

Le Syndicat des journalistes palestiniens souligne l'extrême dangerosité des conditions de reportage : entre bombardements ciblés, blackouts télécoms et restrictions d'accès, la couverture du conflit relève désormais du sacrifice. Malgré tout, une poignée de reporters locaux continue de documenter l'indicible - plus de 50 000 morts en neuf mois - souvent au péril de leur vie.

Ces meurtres surviennent alors que la CPI a émis des mandats contre Netanyahou et Gallant pour crimes de guerre. Pour les observateurs internationaux, chaque journaliste éliminé efface des preuves cruciales. "Ils tuent deux fois : les hommes et la mémoire", déplore un confrère rescapé, alors que les caméras occidentales persistent à détourner le regard.

Source : Safa News