Depuis près de cinq mois, l'armée israélienne mène une campagne implacable contre la ville de Tulkarem et ses camps de réfugiés de Nour Shams et Tulkarem Camp, transformant des quartiers densément peuplés en champs de ruines. Cette offensive, qualifiée par les observateurs locaux de tentative d'effacement de l'identité palestinienne, a pris une ampleur dramatique ces dernières semaines.
Le Comité médiatique de Tulkarem rapporte que plus de 50 bâtiments résidentiels ont été démolis dans le camp de Tulkarem ces quinze derniers jours seulement. Les forces israéliennes ont systématiquement rasé les quartiers d'Al-Balawneh, Al-Okasha, Al-Nadi, Al-Sawalma et le district scolaire. À Nour Shams, plus de 20 maisons ont déjà été détruites, avec au total 106 bâtiments menacés de destruction dans les deux camps.
Derrière ces chiffres, un drame humain : 25 000 personnes déplacées de force, plus de 400 habitations réduites en poussière et près de 2 600 autres endommagées. Les camps, autrefois animés, ressemblent désormais à des villes fantômes, isolées par des checkpoints militaires et étouffées par un siège ininterrompu.
Pourtant, au milieu de ce chaos, près de 3 500 élèves ont bravé l'adversité pour passer leurs examens finaux, souvent dans des écoles d'accueil après avoir perdu leur foyer. Leur détermination contraste cruellement avec la violence qui envahit leur quotidien.
Le bilan humain ne cesse de s'alourdir : treize Palestiniens tués, dont un enfant et deux femmes - l'une enceinte de huit mois -, des dizaines de blessés et d'arrestations lors de raids répétés. Vendredi encore, de nouvelles violences ont éclaté à Bal'a où des civils ont été agressés en plein jour.
Cette offensive prolongée contre Tulkarem ne constitue pas une opération isolée, mais s'inscrit dans une stratégie plus large de punition collective et de déplacement forcé à travers la Cisjordanie occupée. Chaque maison détruite, chaque vie brisée, grignote un peu plus le tissu même de l'existence palestinienne.
Source : Safa News