Médicaments périmés, désespoir prolongé : l'impasse sanitaire de Gaza sous siège

Dans les hôpitaux en ruine de Gaza, les étagères des pharmacies ressemblent à un cimetière de médicaments périmés - ultime recours pour une population prise au piège entre le blocus israélien et la guerre. Comme Mariam Ajjour, obligée d'administrer à sa fille Suwar des antibiotiques datés de 2022, des milliers de Palestiniens jouent chaque jour leur santé à pile ou face.

Face à la pénurie de près de 50% des médicaments essentiels, le ministère de la Santé gazoui a autorisé sous conditions l'usage de produits périmés après contrôle. Une mesure d'urgence qui fait froid dans le dos : "Certains traitements, comme les hormones ou les anticoagulants, peuvent se transformer en poison", alerte le Dr Tamer Al-Halabi, cardiologue à l'hôpital Al-Shifa.

Le marché noir prospère sur cette détresse, avec des médicaments stockés dans des conditions déplorables et vendus à prix d'or. "Hier j'ai injecté de l'insuline trouvée sous les décombres d'une pharmacie", témoigne une infirmière sous couvert d'anonymat, les larmes aux yeux.

Cette tragédie sanitaire illustre l'arme silencieuse du siège : affaiblir les corps pour briser les esprits. Mais dans les couloirs surpeuplés des cliniques, un slogan revient comme un défi : "Si nos médicaments ont une date de péremption, notre droit à la santé, lui, n'en a pas".

Source : Safa News