Les opérations militaires israéliennes dans le nord de la Cisjordanie s’inscrivent dans une stratégie délibérée visant à démanteler les camps de réfugiés palestiniens et à effacer le droit au retour, selon Khalil Al-Tafkaji, expert en colonisation. Dans un entretien exclusif avec *Shehab Agency*, Al-Tafkaji révèle que les démolitions massives et les déplacements forcés à Jenine, Tulkarem et Naplouse ont un objectif clair : vider ces camps de leurs habitants.
« Il ne s’agit pas seulement de colonisation, explique-t-il. C’est une tentative systématique de régler la question des réfugiés en détruisant leurs foyers et en les chassant de leurs terres. » Cette politique s’accompagne d’efforts pour affaiblir l’UNRWA, l’agence onusienne qui soutient les réfugiés palestiniens, dans le but de saper leur droit au retour.
Al-Tafkaji établit un lien entre ces actions et les campagnes menées par Ariel Sharon dans les années 1970 à Gaza, où des démolitions et des réaménagements urbains avaient pour but de faciliter le contrôle militaire. Toutefois, il souligne que les camps de réfugiés, situés en zone urbaine et densément peuplés, ne sont pas des cibles traditionnelles de colonisation.
Depuis plusieurs mois, la Cisjordanie est le théâtre d’une violence militaire sans précédent. Les camps de réfugiés sont régulièrement pris d’assaut, bombardés par des drones, et soumis à des démolitions massives. Ces opérations ont entraîné des dizaines de morts, des centaines de blessés et le déplacement de milliers de familles, tandis que les infrastructures sont réduites à néant.
Cette stratégie israélienne, selon Al-Tafkaji, vise à éradiquer la question des réfugiés, un pilier central de la cause palestinienne. Face à cette escalade, la communauté internationale est appelée à agir pour protéger les droits des réfugiés, dont l’existence même est menacée par une politique de destruction méthodique.
Source : Safa News