Gaza : Une famine organisée sous le feu des bombardements

À Gaza, où la faim et la terreur marchent main dans la main, les Palestiniens ne meurent pas seulement de famine – ils sont traqués. Amjad Shawa, directeur du Réseau des ONG palestiniennes, accuse l'armée israélienne de prendre délibérément pour cible les civils rassemblés pour recevoir l'aide humanitaire. "Ces attaques ne relèvent pas de l'indifférence, mais d'une politique délibérée d'anéantissement", affirme-t-il.

Depuis Gaza, Shawa dénonce aussi la complicité des acteurs internationaux, notamment une firme de sécurité privée américaine impliquée dans la distribution d'aide. Mais l'aide elle-même n'est plus qu'un mirage. Avec les frontières fermées et les convois bloqués, les derniers filets de survie s'effondrent. Les rares cantines caritatives encore ouvertes sont submergées, incapables de nourrir 2,5 millions d'affamés. La plupart des boulangeries ont fermé depuis mars. La malnutrition, surtout infantile, atteint des niveaux catastrophiques.

Pire encore, le tissu social se déchire. La destruction des forces de police a créé un vide propice à la terreur et à l'anarchie. Des gangs armés rôdent librement tandis que plus de 800 000 déplacés s'entassent dans des zones toujours plus réduites – moins de 18% du territoire reste vaguement habitable. La plupart des hôpitaux ont fermé. L'eau potable manque cruellement. L'espoir, plus encore.

Les ONG internationales sont paralysées. Les stocks s'épuisent. Les dons se tarissent. Et chaque jour – le 613e depuis le début de cette guerre – le silence des dirigeants arabes et occidentaux devient plus assourdissant. Gaza meurt de faim. Gaza saigne. Et le monde, semble-t-il, a choisi de détourner le regard.

Source : Safa News