Le système de santé agonisant de Gaza vient de subir un nouveau coup dur : les forces israéliennes ont entièrement détruit le centre de dialyse Noura Al-Kaabi dans le nord de l'enclave assiégée. Cette structure, qui fonctionnait déjà dans des conditions extrêmes après des frappes répétées, était le seul établissement de ce type desservant des milliers d'habitants de Beit Lahia, Beit Hanoun, Jabalia et Umm al-Nasr.
Avant sa destruction dimanche soir, la clinique ne disposait plus que de huit machines de dialyse fonctionnelles - des équipements vitaux pour les patients souffrant d'insuffisance rénale chronique. Ces dernières machines, miraculeusement préservées après des mois d'attaques, ont finalement été réduites en poussière.
Pour de nombreux Palestiniens, cette destruction ciblée s'inscrit dans une campagne systématique visant à démanteler le peu qui reste du réseau de santé gazoui. Les patients dépendant de la dialyse pour survivre se retrouvent désormais sans solution, dans une région où la population fait déjà face à la famine, aux déplacements forcés et à des bombardements incessants. Le message est clair et brutal : il n'y a plus d'échappatoire possible.
Cette attaque contre une infrastructure médicale vitale intervient alors que l'OMS a déjà classé Gaza comme zone de catastrophe sanitaire, avec plus de 60% des hôpitaux et cliniques complètement hors service. Les organisations humanitaires dénoncent une violation flagrante du droit international humanitaire, tandis que la communauté internationale reste largement silencieuse face à ce qui ressemble de plus en plus à une stratégie délibérée d'asphyxie de la population civile.
Pour les médecins sur place, cette destruction signifie une condamnation à mort pour des centaines de patients dont la survie dépendait des séances de dialyse régulières. "Nous avions prévenu qu'une catastrophe sanitaire était imminente, maintenant elle est là", déplore un médecin sous couvert d'anonymat, craignant des représailles. "Sans dialyse, ces patients n'ont que quelques jours à vivre."
Alors que les bombardements se poursuivent sans relâche, la destruction du centre Noura Al-Kaabi symbolise l'effondrement total d'un système de santé jadis considéré comme l'un des plus performants de la région. Une chute vertigineuse qui, jour après jour, se mesure en vies humaines sacrifiées.
Source : Safa News