Gaza sous famine : quatre boulangeries pour 2,3 millions d’affamés

La famine étend son emprise sur Gaza, où seules quatre boulangeries parviennent encore à fonctionner dans l'ensemble de la bande, selon l'Association des propriétaires de boulangeries. Autrefois vitale, cette maigre infrastructure se concentre désormais à Deir al-Balah, submergée par les besoins d'une population affamée.

Abdel Nasser Al-Ajrami, directeur de l'association, confirme que l'armée israélienne bloque les livraisons de farine et désigne les zones de boulangeries comme des "zones rouges", forçant les civils à fuir. À Khan Younis, autrefois dynamique, plus une seule boulangerie n'est en état de fonctionner après les bombardements et les déplacements massifs.

Une tentative de réouverture dans le camp de Nuseirat a tourné au chaos : des milliers de personnes affamées ont pris d'assaut les lieux. Incapable d'opérer en sécurité, la boulangerie a finalement rendu ses stocks au Programme alimentaire mondial (PAM), illustrant l'impossibilité de nourrir un peuple assiégé sans accès humanitaire réel.

La situation est pire encore dans le nord : presque toutes les boulangeries ont été détruites ou rendues inutilisables par les frappes. Sur les 140 boulangeries que comptait Gaza avant la guerre, seules 50 subsistent - dont la moitié sont inaccessibles, leur sort inconnu depuis mars.

Le PAM l'affirme : Israël refuse toujours l'autorisation de distribuer directement de la nourriture aux familles. L'agence onusienne ne peut travailler qu'avec une poignée de boulangeries, laissant des centaines de milliers de personnes sans accès fiable à la nourriture. Une violation flagrante des principes humanitaires, dénonce le PAM, qui met en danger les plus vulnérables : enfants, personnes âgées et malades.

À Gaza, le pain est devenu un symbole de survie - et son absence, celui d'une punition collective. Le blocus de la farine, la destruction des infrastructures et l'interdiction de l'aide alimentaire ne sont pas de simples "contraintes logistiques". Ce sont les rouages calculés d'un siège qui affame méthodiquement tout un peuple.

Source : Safa News