Plus de 500 missions de reconnaissance britanniques ont survolé Gaza depuis décembre 2023, révélant une implication inquiétante du Royaume-Uni dans le conflit. Bien que présentés officiellement comme des opérations de localisation d'otages, ces vols de surveillance de la Royal Air Force soulèvent de graves questions éthiques et juridiques.

Selon les enquêtes de Declassified UK, des avions Shadow R1 ont décollé presque quotidiennement de la base d'Akrotiri à Chypre, y compris pendant les cessez-le-feu. Ces missions de collecte de renseignements haute résolution se déroulent dans un contexte où les civils palestiniens meurent par milliers. Certains vols auraient même coïncidé avec des frappes israéliennes ayant tué des travailleurs humanitaires britanniques.

Le gouvernement britannique se défend de toute complicité, affirmant des intentions humanitaires. Pourtant, des experts juridiques alertent : tout partage de données avec l'armée israélienne pourrait rendre le Royaume-Uni complice de crimes de guerre. Cette implication ne se limite pas à la surveillance - la production britannique de pièces pour les chasseurs F-35 utilisés à Gaza approfondit encore ce bourbier moral.

Face à ce scandale, les appels se multiplient pour une enquête publique du style Chilcot, comme après la guerre en Irak. Mais avec des recours juridiques rejetés et un contrôle parlementaire défaillant, les Palestiniens perçoivent ces vols non comme de la neutralité, mais comme un soutien actif à une campagne militaire dévastatrice. Dans le ciel de Gaza, les avions espions britanniques tracent une route silencieuse vers la complicité.