Espionnage politique : l'Italie rompt avec une firme israélienne après des ciblages de dissidents

Un document parlementaire récemment déclassifié révèle que l'Italie a mis fin à sa collaboration avec la société israélienne de surveillance Paragon, suite à des révélations choquantes sur l'utilisation de ses logiciels espions contre des critiques du gouvernement - notamment des journalistes et des sauveteurs de migrants.

L'affaire a éclaté début 2024 lorsque WhatsApp (propriété de Meta) a détecté que des dizaines d'utilisateurs italiens avaient été surveillés via la technologie de Paragon. Parmi les cibles figuraient un journaliste et des membres d'une ONG de sauvetage en Méditerranée opposée à la politique migratoire répressive de Giorgia Meloni.

Si Rome nie toute illégalité, les autorités ont confirmé le piratage d'au moins sept personnes en février, conduisant à une enquête de l'Agence nationale de cybersécurité.

Le rapport parlementaire révèle que les services secrets italiens ont d'abord suspendu puis totalement rompu leur contrat avec Paragon face au scandale public. Les agences de renseignement avaient pourtant utilisé ces outils en 2023-2024 contre des cibles sélectionnées, officiellement avec validation judiciaire.

Principalement employé contre le terrorisme et le crime organisé, ce spyware soulève de graves questions sur son utilisation potentiellement répressive, dans un contexte de durcissement des positions italiennes sur les questions migratoires et palestiniennes.

Ces révélations relancent le débat sur la dépendance européenne aux technologies de surveillance israéliennes, de plus en plus décriées pour leur rôle dans la répression politique à travers le monde.

Source : Safa News