Le pain, un rêve devenu symbole de survie à Gaza

Dans Gaza assiégée, le pain, autrefois symbole de simplicité, est devenu une denrée inaccessible. Sous le blocus israélien qui se resserre et avec les points de passage fermés, la bande de Gaza sombre dans une famine sans précédent. La farine, base de l'alimentation quotidienne, s’est transformée en produit de luxe, son absence et ses prix exorbitants poussant des familles entières au bord de la famine.

Les habitants parlent d’une guerre parallèle, menée non pas avec des bombes, mais avec la faim. Ayman Jihad, un père de famille en quête quotidienne de travail, confie que si l’on a la chance de gagner quelques dollars, on peut peut-être s’offrir une poignée de farine. « Sinon, dit-il, nos enfants se couchent le ventre vide. »

Avec le sucre, les tomates et même l’huile de cuisine qui disparaissent des étals, beaucoup broient du riz, des lentilles ou des pâtes pour fabriquer un pain de fortune. Umm Mohammad, mère de plusieurs enfants, ne reçoit qu’un kilo de farine tous les quelques jours. « Les conditions sont insupportables », murmure-t-elle, la voix brisée par la fatigue et l’angoisse.

Mohammad Jarad, un adolescent, marche chaque jour jusqu’à une cuisine collective pour rapporter une assiette de lentilles à ses frères et sœurs. « Nous dormons et nous réveillons affamés », raconte-t-il, décrivant une famille qui ne peut plus s’offrir un seul kilo de farine, vendu désormais à près de 13 dollars – quand il en trouve.

Sur le marché noir, alimenté par l’aide humanitaire détournée, les sacs de farine n’arrivent qu’après avoir vu leur prix exploser, dépassant les 400 dollars, une somme inabordable pour des familles comme celle du jeune Mohammad Shomaly, qui survit à peine grâce à un étal de rue.

Depuis la fermeture totale des points de passage le 2 mars, le désespoir s’est installé. Les réserves de farine ont disparu, les prix ont flambé, et plus de deux millions de Palestiniens sont pris au piège de ce que les ONG qualifient de « famine orchestrée ». Avec une eau impropre à la consommation et des stocks alimentaires quasi épuisés, les enfants de Gaza grandissent dans la faim, la peur et l’espoir qui s’amenuise. Le pain, autrefois symbole de réconfort, est devenu celui de la résistance et de la survie.

Source : Safa News