Alors que la guerre sur Gaza se poursuit sans relâche, des milliers de Palestiniens blessés et déplacés survivent en Égypte dans un vide juridique et humanitaire. Depuis janvier 2025, la Plateforme Esnad est devenue leur dernier recours, apportant une aide vitale à 9 605 familles - blessés, malades ou fuyant l'enfer gazoui.

Basée au Caire, Esnad a déjà secouru 5 262 personnes, principalement des blessés de guerre, étudiants et familles déchirées, avec 4 000 autres bénéficiaires prévisibles. Ces chiffres révèlent l'effondrement délibéré du système médical gazoui sous les bombes israéliennes, poussant les survivants vers une frontière égyptienne devenue piège. Sans statut légal ni ressources, ces exilés subissent une double punition.

L'appel d'Esnad pour mettre à jour les contacts reflète la précarité de ces vies en suspens. Rien qu'entre février et mars 2025, 1 300 blessés ont afflué au Caire - chaque dossier médical attestant de la barbarie du siège. Derrière ces statistiques se cachent des enfants amputés, des mères seules, des étudiants privés d'avenir.

Esnad incarne ce paradoxe cruel : une solidarité citoyenne palliant l'abandon des États. Dans cette géographie de l'exil où chaque frontière est un mur, leur action rappelle que la Nakba n'est pas terminée - elle s'exporte désormais hors de Gaza, sous le silence complice de la communauté internationale.