Gaza s’est réveillée dans un silence plus assourdissant que les explosions. Au moins 29 Palestiniens, dont 10 enfants, ont été brûlés vifs après un raid aérien israélien sur l’école Fahmi Al-Jarjawi à Al-Daraj, au centre de Gaza. Ce bâtiment de l’ONU, qui abritait des familles déplacées, n’est plus qu’un amas de décombres et de cendres. Les corps, carbonisés au point d’être méconnaissables, ont été extraits des gravats. Les survivants se comptent sur les doigts d’une main. Les équipes médicales évoquent des dizaines de blessés et de disparus, ensevelis sous ce qui était censé être un havre de paix.

Ailleurs dans Gaza, le carnage se poursuit : une maison et des tentes de fortune détruites sur la rue Al-Thawra ont fait 4 morts. La famille Abed Rabbo a été presque exterminée à Jabalia avec 19 tués, surtout des enfants. Les frappes n'ont jamais cessé. Des drones ont visé des habitations à Karama. Des robots explosifs ont rasé Beit Lahia. Les obus pleuvent sur Khan Younis. Partout, la destruction. Même le sol tremble de douleur.

Depuis 598 jours, Gaza endure une campagne de violence implacable. Le bilan est effroyable : plus de 53 000 morts et 122 000 blessés. Mais les chiffres ne racontent pas l'odeur de la chair brûlée, le silence des nourrissons orphelins, ou la peur qui colle à la peau des survivants. Les hôpitaux sont à l'agonie. L'aide humanitaire est bloquée aux frontières. L'OMS supplie pour une trêve, pour un geste de compassion. Mais tant que les bombes tombent et que le monde regarde, la nuit de Gaza ne connaît pas de fin.