Des témoignages accablants révèlent que l'armée israélienne utilise régulièrement des civils palestiniens comme boucliers humains à Gaza et en Cisjordanie, une pratique pourtant interdite par la Cour suprême israélienne depuis 2005. Les récits recueillis par l'Associated Press décrivent une violation systématique du droit international.

Ayman Abu Hamdan, 36 ans, raconte avoir été forcé sous la menace d'une arme à fouiller des maisons à Gaza, vêtu d'un uniforme militaire israélien équipé d'une caméra. "Ils m'ont frappé en disant : 'Tu n'as pas le choix – fais-le ou meurs'", témoigne-t-il. Pendant 17 jours, il a servi de protection mobile pour les soldats.

Un officier israélien anonyme admet que cette pratique est devenue routine, arguant qu'elle "réduit les pertes militaires". Il évoque un civil tué après avoir été jeté inconscient dans un tunnel. Un autre soldat confie que les objections étaient balayées d'un "le droit international ? On s'en fout" par un supérieur.

À Khan Younis, Massoud Abu Saeed, père de famille, a été exploité pendant deux semaines pour localiser des tunnels. En Cisjordanie, Hazar Esteiti, mère d'un bébé, a été contrainte de photographier des appartements avant les raids : "Je suppliais de retourner auprès de mon enfant. J'avais peur d'être exécutée."

L'UNRWA rapporte que 50 de ses employés (enseignants, médecins) ont subi le même sort. Philippe Lazzarini, son directeur, qualifie leur traitement d'"horrifique". Nadav Weiman de "Breaking the Silence" résume : "Ces témoignages révèlent une faillite morale. Israël accuse le Hamas, mais notre armée fait pareil."