Le système de santé de Gaza s'écroule sous le poids des assauts aériens et terrestres israéliens continus. Les médecins tirent la sonnette d'alarme : la situation a atteint un point de rupture. À l'hôpital Al-Chifa, autrefois le plus grand centre médical de l'enclave, les services fonctionnent désormais à une fraction de leur capacité normale, submergés par les victimes et privés de fournitures essentielles.

Le Dr Mohammed Abou Salmiya, directeur de l'hôpital, révèle que le système de santé gazoui fonctionne à moins de 15 % de ses capacités initiales. Avec plus de 85 % des infrastructures médicales détruites ou gravement endommagées, les médecins sont contraints de faire des choix impossibles. Les lits de soins intensifs sont presque tous occupés, et le nombre de patients en état critique augmente chaque jour. Seuls 127 lits de réanimation subsistent dans toute la bande de Gaza, alors que les besoins en interventions vitales ont doublé.

Autrefois bouée de sauvetage pour les deux millions d'habitants de Gaza, Al-Chifa est devenu le symbole de l'effondrement généralisé des services publics dans l'enclave. Les hôpitaux du nord ne peuvent plus faire face à l'afflux de blessés, et les centres médicaux encore debout luttent pour fonctionner entre coupures de courant constantes et pénurie de carburant.

Sous les bombardements incessants, le personnel médical gazoui travaille dans des conditions quasi impossibles, opérant sous le feu des frappes, souvent sans anesthésiques ni instruments chirurgicaux. À chaque nouvelle vague d'attaques, le nombre de blessés augmente - et l'espoir de survie s'amenuise pour des centaines de victimes.